vendredi 18 juin 2010

Du post-conflit au Post électoral: et la vie dans tout ça?

Aaaah chers amis,

Qu'il est loin le temps du post bihebdomadaire. En effet, les temps sont plus durs au Burundi. Le 24 mai 2010, jour ô combien historique personnellement (oui, oui, réfléchissez bien), le pays connaissait ses premières élections démocratiques depuis la guerre!

Préparées pour le vendredi 21 mai, nous apprenons le jeudi à 21h qu'elles seront reportées, d'abord au samedi 22, puis au lundi 24...Début des manipulations? En tout cas, il est ordonné aux expatriés de rester chez eux ce jour-là. Les Burundais n'attendent aucune consigne. Ils savent d'expérience qu'il ne faut jamais, ô grand jamais, se trouver dans la rue lors du dépouillement des votes.

Et finalement? Rien! Les premières estimations n'amènent aucun trouble. Et 2 jours après, les résultats sont connus! Le parti du président (le CNDD-FDD) est annoncé grand vainqueur de ces communales! Il récolte dans à l'intérieur du pays en 70 et 80% des votes, et à Buja près de 60%.
Une semaine plus tard, l'opposition se plaint...Avec raison!
  • On comptabilise près 5 millions de votes...Mais il n'y a que 3,7 millions de votants.
  • Dans certaines communes, des partis ont près de 150 votes...alors qu'il ne s'était pas présenté à cet endroit.
  • Un homme se plaint que certains votes ont disparu: La preuve? Il a voté pour lui-même et son résultat final est de : zéro!
  • Des assesseurs sont partis à leur maison avec les urnes,
  • panne d'électricité généralisée dans tout le pays...justement pendant le dépouillement
  • etc...etc...etc...

Mais pourtant, la communauté internationale estime qu'en règle générale, les élections étaient "free & fair" (libres et équitables). Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU vient en personne féliciter le gouvernement. Pour sa venue, l'opposition (42 partis quand même) demande le droit de manifester! REFUS catégorique...C'est le début de la fin du calme.

Les grenades commencent à exploser ici et là. L'opposition annonce le boycott des présidentielles (le 28 juin). Le Président fulmine, des rumeurs d'arrestations des opposants commencent. Les militants se rassemblent pour protéger leur leader de la police. Celle-ci les disperse à balles réelles, les manifestants répliquent...à balles réelles.

Premier week-end de juin, deux hôtels et une boîte de nuit sont attaqués à la grenade. Maintenant c'est dit...On ne peut plus sortir le soir...Désormais, le tennis est oublié, le foot se joue à la télé, et les films sont projetés au cinéma des draps blancs sur écran 17''.

Et toi petit colon...Eh bien, on entend les grenades, on entend les kalash, on entend les rumeurs, on entend les peurs...mais on ne voit rien! Tout se passe la nuit. Le lendemain matin, on apprend ceci, cela...Mais rien ne laisse penser à des affrontements! La vie est donc plus calme (d'où le peu de news sur guigui le colon), et se résume pour l'instant à boulot-maison...

Mais très vite...je reprendrai ma plume et mon appareil, car quand même, le travail avance...petitement, mais avance!

1 commentaire:

  1. fais gaffe à toi grand blond!! si tu veux te péter la gueule tu le fais avec nous au bar du matin ou autre suis pas difficile avec une grenadine bien frappée... !!
    Non mais j't'jure...

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