mercredi 23 mai 2012

Gisenyi..Clap 2

Maintenant vous vous dites, ça y est, Guillaume se remet à envoyer des photos de plages! Il commence à nous les noiser. En plus il y a pas la mer au Rwanda, y a pas de quoi pavoiser! En plus, il y a des déjà des photos de Gisenyi du temps burundais.

OK, c'est vrai, mais là j'ai pris mon petit déj dans un lot de poterie! Made in XXX? C'est plus photogénique que les tasses chinoises en plastiques de camps scouts, mais c'est ça fait mal quand on soulève trop vite à la bouche, et en plus ca casse. Bref, j'étais à Gisenyi, à l'Ouest du pays, à la frontière congolaise. De l'autre côté du lac (Kivu pour les intimes), c'est Goma. La différence entre les deux villes, c'est qu'en y en à une c'est un peu le paradis, et l'autre c'est l'enfer sur terre. C'est pire que Charleroi, c'est Charleroi au Congo (see mon trip en 2010 http://guillaumedbburundi.blogspot.com/2010/09/goma-la-ville-en-cendres.html)


 
Cette photo, c'est uniquement parce que l'idée des pieds, du bateau, de la feuille de palmier, je suis quasi super certain d'être le premier. je crois que je vais revendre l'idée à des fabricants de cartes postales.

Voilou, c'est la vision paysage de mes pieds. Pour l'histoire, j'ai nagé jusqu'à l'île en face. Au retour, j'ai bu la tasse. Je me suis allongé, puis mon estomac m'a informé que l'eau n'était pas génialement potable. Alors, sans vraiment avoir un consensus avec mon cerveau et mon larynx, j'ai été la rendre 2 minutes plus tard. Et après j'allais mieux...Leçon du jour: Ne jamais voler l'eau du Kivu...
 
Posted by Picasa

mardi 15 mai 2012

Commémoration du Génocide




Arrivé en Avril est assez déroutant. D'un côté, lorsque vous arrivez dans une nouvelle ville, vous voulez sortir, rencontrer des gens, prendre la température du nouveau lieu.
Mais Avril à Kigali, c'est la période du souvenir, une période chargée, qui forge depuis toute l'identité du pays depuis. En effet, dans la nuit du 6-7 avril 1994, se déclenchait le génocide des Tutsi et le massacre des Hutus modérés




Si on a tous entendu parler de ce génocide, le plus rapide de l'histoire, si certains d'entre nous ont lu les témoignages terribles des survivants, ou ont pu regarder jusqu'au bout les films relatant les massacres, vivre à Kigali en avril est définitivement une nouvelle épreuve. Il y a d'abord les commémorations. Les bureaux s'arrêtent pour se souvenir des collègues disparus. Ensuite, il y a les marches du souvenir, dont celle à laquelle j'ai pris part qui a rejoint le stade.



























 
Les gens s'habillent en mauve, couleur du deuil, les panneaux publicitaires laissent place à des messages en anglais et Kinyarwanda qui invitent à : Se souvenir du passé pour construire notre futur. Les témoignages de survivants inondent les journaux. On parle encore de la chasse aux bourreaux, cachés au Canada, au Kenya, en France...On suit les procès en cours ici au Rwanda d'anciens bourgmestres qui ont appelé au viol, qui ont enfermé leurs voisins pour les bruler ou les livrer aux Interhamwe, qui ont lancé des appels au meurtre à la radio...



Toute cette ambiance très lourde est encore accentuée par le fait que les restaurants et bars doivent fermer à 21.00. Les piscines ne sont pas ouvertes. Les comédies et soap de la télé ou à la radio sont interrompus le temps du souvenir. Tout plaisir ou moment de détente devra être remis à la semaine suivante.

De ma petite expérience, quand on nous parlait d'Auschwitz ou d'autres camps, les survivants étaient toujours des vieux messieurs, des dames de 75-80 ans. Ici au Rwanda, les survivants c'est vos collègues, les gars du foot, le taximan. Les tueurs, les petites mains, c'est pareil, c'est peut-être des collègues, le taximan, l'épicier...On a beau savoir et l'avoir entendu à répétition, "survivants et tueurs vivent ensemble, côte à côte", à  observer c'est très troublant. Il faut s'empêcher de se poser la question de savoir de quel côté est votre nouvelle connaissance, ce qu'elle faisait en 1994.

Parfois, avec le temps, les langues se délient...Ma famille est morte, je suis tout seul...je me suis caché dans la forêt...Au final, demander à quelqu'un s'il a des frères, des sœurs ou des enfants devient une question sensible. On a peur de gaffer.

C'était impossible de ne pas mentionner une seule fois le génocide sur ce blog d'habitude plus léger. Mon ton léger reprendra très vite. Mais très certainement que des référence à ce triste événement referont parfois surface...
Posted by Picasa

mercredi 9 mai 2012

Ma jolie maison

A commencer par ma jolie maison. Une 4 facades SVP! Par contre pas d'étage. C'est un peu embêtant parce que la ville s'agrandit et les autorités voudraient créer plus d'immeubles, de bureaux etc. Et les maisons bien situées qui ne sont pas très grandes sont menacées de disparaître. Enfin on verra, pour l'instant, je suis bien protégé du vent et des brigands! Petit tour du propriétaire:


Voici donc la cour d'entrée. Avec un joli patio très agréable. Les chaises suspendus, c'est stylé à mort mais absolument pas du tout inconfortable! Mais la classe avant tout! J'y habite avec 3 Américaines, charmantes et stéréotypées. Parfois j'ai l'impression de vivre dans un sitcom, je vérifie qu'il n'y ait pas de caméra dans le miroir teinté. Puis, il y a un Allemand, très gentil, pas très bavard, pas super drôle (en même temps il est Allemand), mais donc pas du tout enhavissant (pourtant il est Allemand!)

Pour la cour arrière, ca fait plutot prison...Mais on s'en fout, c'est stylé quand même. On a des murs de 3 mètres qui n'empêchent même le soleil de taper haut et fort. Bon ca fait prison, mais on est quand même content d'avoir des murs bétonnés, ils ont bien servi dans le passé (enfin j'espère).

L'entrée...


Et genre, on a une espèce de manège pour les répétions de la fanfare...Bon, il n'y a pas de fanfare, alors on fait nos Anglais qui boivent du thé et qui lisent des romans d'Agatha Christie en plein après midi. Mais surtout, on a un mât! Tous les matins, avec les Américaines, levé de la bannière étoilée, salut du drapeau, et puis au boulot. Pour le 21 juillet, elles m'ont promis que je pourrai mettre le drapeau belge et qu'elles apprendront la brabançonne (elles négocient pour la Marseilleise, mais je reste ferme).

Vive le Roi! Et Guy Verhostadt qui fait ch*** les libéraux
Posted by Picasa

Le nécessaire de survie...just in case


Pour faciliter la connexion Internet et Telenet, on a chopé un satellite massif à la NASA rwandaise. Alors on peut voir très disctinctement toutes fusées perdues, mais on arrive même pas à choper TV5 ou télécharger une vidéo youtube de 1 minute...Bien mal acquis etc...


Pour les cas où l'eau nous fait défaut, on a un super réservoir carré, genre qu'on trouve dans les films d'actions avec un mec perché qui tire sur le héros qui se retourne et qui riposte et le méchant fait une méga chute...Mais dans mon jardin, rien de tout de ça. Même que quand il pleut, ben nous n'avons plus d'eau...Allez comprendre!
 
Posted by Picasa