mardi 4 août 2009
A part visiter le pays, c'est quoi ton métier?
Voici plus haut la salle des archives d'un hôpital public de la capitale. Ces documents sont pour la plupart "les fiches de patients". En résumé, lorsque vous arrivez à l'hôpital, vous remplissez ce document, qui reprendra tous les traitements prodigués et observations faites pendant votre séjour ou oscultation. Une fois que vous partez, vous remettez votre fiche au secrétariat. La fiche classée, le docteur est censé la lire à votre prochaine visite pour prendre connaissance de vos antécédents. Bien évidemment, la fiche n'est jamais retrouvée! L'historique médical du patient est perdu ainsi que les diagnostics, et par conséquent, il arrive que le patient fasse les mêmes tests plusieurs fois, que des allergies ne soient ignorées, ou qu'on lui découvre plusieurs fois la même maladie...Bref, tout est à recommencer. Le classement de ces fiches est d'autant plus difficile que les Burundais donnent un prénom (logique) mais aussi un nom de famille particulier à la naissance. Ainsi depuis 2005, la plupart des nouveaux nés s'appellent Nkurunziza, du nom du président actuel. Mais à la vue du résultat, on peut se demander s'ils ont un jour chercher un système de classement.
Dans ces cartons se trouvent les lettres de créances du Ministère de la Santé (là où je travaille) aux centres de santé de tous les pays. En effet, depuis 2006, le Burundi s'est lancé dans une politique de gratuité de soins de maternité et pour les enfants de moins de 5 ans. Idée salutaire si ce n'est l'organisation des remboursements à ceux qui les dispensent. Les hôpitaux ont donc bien prodigué les soins mais n'ont pas été payés, simplement parce que les factures s'entassent dans les caisses de la salle d'archives. En 3 ans, déjà 3 hôpitaux ont dû fermer à cause de ce non-remboursement. Mon job prioritaire est de former les secrétairs du ministère au classement et de trouver un système de rembousement (plus) efficace, ou en tout cas, qui fonctionne.
Des petites précisions du quotidien pour montrer qu'on travaille aussi au Burundi...
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Toi qui aime l'ordre tu es servi...
RépondreSupprimerJ'espère qu'il est interdit de fumer dans la salle :)
RépondreSupprimerEh benh, tu ne chômes pas ou tu ne fais pas chômer les autres ? Ca va, il ne te prenne pas trop pour le tortionnaire blanc qui donne les ordres ? enfin, je suppose que tu n'es pas là à les regarder faire et que tu participes. Je pense que parfois, ça doit être un peu décourageant vu l'ampleur de la tâche ! Ici, tout va bien on glande encore pdt une pte semaine et après le vrai boulot reprendra...il fait crevant de chaud mais à mon avis c'est pas comparable avec le crevant de chaud burundais ! Bises Zaz
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