Making of Bang for your Buck

Bang for your Buck est le prochain de mon ami américain Seth. Seth est cinéaste, eh oui, rien que ça. C'est avec lui que nous avions fait le film d'une minute dans la briqueterie. Film que je vous promets de mettre sur Internet dès que possible. Mais maintenant, le voici impliqué dans un film dans plus grande ampleur. Ce film s'intéresse sur la présence presqu'illimitée des grenades au Burundi. Et étant donné que je travaille au Ministère de la Santé et comme expat, j'ai mon petit réseau dans les hôpitaux pour retrouver les victimes, ou encore les ONG de désarmements etc...Bref, je suis un peu son Public Relations. En conséquence, je participe au Making of du film. Allez voir aussi son blog en cliquant ici. Avec de la chance, y aura même peut-être des photos de moi!

Ce que je ne savais pas lorsqu'on fait un film, ou Seth en tout cas, il commence par filmer l'inutile. Ici, les prises inutiles seront des prises de vues "typiques" du Burundi. Nous sommes donc partis ensemble dans un petit village de pêcheurs à 20 km de notre belle capitale. Et comme à chaque, la visite des Bazungus se fait toujours pour la plus grande joie des enfants.

Le petit village est vraiment très reculé dans le pays. Juste à côté du Lac, il est vraiment paisible même si rudimentaire (enfin, ça on s'en doutait un peu). Mais chose "rare" au Burundi...des gens ouverts et accueillants!

Pour un bon film, il faut des scènes qui illustrent le lieu. Rien de tel que les enfants qui vont chercher de l'eau donc!

Le problème est que pour une fois qu'ils sont filmés, il semble que leur habilité quotidienne les aient soudainement abandonnés.

Et au final...ben, ils ne font pas beaucoup mieux que les Européens...Reconnaissons tout de même que les jerickans étaient vides, ce qui complique sérieusement la tâche

Les bidons vides, il fallait bien les remplir. Assez rapidemment, nous sommes surpris de voir que ce sont les petites filles qui on la corvée "eau"

Les petits garçons, eux, ont la corvée "salto dans l'eau" et "je m'occupe des Blancs".

Et puis, il y a les adultes qui pêchent, le matin et le soir.

Making of du film Life in a Day

L'avantage de mon super ami Seth, c'est qu'il est cinéaste...Très probablement, le seul du Burundi. Lors de la visite deux jours plus tôt de la briqueterie, je lui avais lancé comme ça qu'un sujet sur les enfants ou même sur cette communauté vivant de cette fabrique pourrait être propice à un film-documentaire.

Et deux jours plus tard, voici qu'il m'appelle pour me dire qu'il vient de trouver un génial projet. Un certain Ridley Scott (Gladiator, La Chute du Faucon Noir, Scream...rien que ça) et Kevin Mac Donald lancent un grand concours à tous les cinéastes amateurs de filmer un jour sur terre, où qu'ils se trouvent, et filmer ce qu'ils veulent. Le titre "Life in a Day"A lui ensuite, avec toutes les capsules envoyées d'en faire un film original (le film sortira en août 2011...mais je vous tiens au courant)

Nous y voilà, Seth, mon fameux ami reprend mon idée, et nous partons filmer la vie d'un enfant-briquetier! Le terrain avait déjà été repéré, le contact avec les enfants étaient déjà fait...Y avait plus qu'à choisir notre acteur!

Notre (unique) acteur principal s'appelle Lionel! Il a 11 ans (mais en paraît 8). Il façonne des briques depuis 3 ans pour subvenir aux besoins de sa mère et de ses 5 frères et soeurs. Son père est mort. La guerre est ce qu'il craint le plus. Plus tard, il voudrait être journaliste, mais aujourd'hui, s'il ne devait changer qu'une chose dans sa vie, ce serait d'avoir un tee-shirt propre, un pantalon neuf et des nouvelles chaussures.

On n'a beau se douter de ses réponses et savoir qu'au Burundi, cette précarité est ordinaire, il est parfois bon de mettre un visage sur les statistiques et une vie sur la réalité, et de se remettre en phase avec ce qui nous entoure à 15km à la ronde.